Decret-7-9-flux
Accueil Boîte à infos Réglementation Comprendre le décret 8/9 flux : trier à la source et collecter séparément les déchets.

Comprendre le décret 8/9 flux : trier à la source et collecter séparément les déchets.

Comprendre les obligations de tri à la source pour les professionnels et appliquer le décret 7/9 flux : le point complet avec ELISE.

Mis à jour le 26 mai 2025 Stéphanie Brassart - Responsable marketing et communication ELISE 9 mins de lecture

Pour les plus pressés

  • Le décret 7/9 flux de juillet 2021 est une extension du décret 5 flux de 2016.
  • Ce dernier imposait de trier, pour les recycler, les déchets de papier/carton, métal, plastique , verre et bois.
  • Dorénavant, l’obligation de tri et de recyclage s’est étendue aux textiles et biodéchets et, pour les déchets de construction, aux déchets de fraction minérale et de plâtre
  • Toutes les entreprises sont concernées, même les plus petites, à partir de 1100 litres de déchets produits par semaine. Les entreprises dont les implantations regroupent moins de 20 personnes sont exemptées de l’obligation de tri à la source des papiers.
  • Les entreprises doivent disposer d’attestations annuelles de recyclage, remis par leurs prestataires de gestion des déchets, pour chacun des flux concernés

Qu’appelle-t-on le décret 8/9 flux ?

Il est issu de mise en œuvre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite loi AGEC du 10 février 2020) qui encadre l’obligation pour toutes les entreprises de trier à la source des déchets non dangereux. L’objectif est de faciliter la revalorisation de ces déchets, en les séparant distinctement dès leur origine.

Depuis 2015, tous les producteurs ou détenteurs de déchets professionnels ont l’obligation de trier leurs déchets avant la collecte. Il s’agit des déchets produits par l’activité en elle-même, ou bien par les salariés sur leur lieu de travail.

Les modalités de mise en œuvre de cette obligation sont encadrées par plusieurs dispositifs réglementaires :

  • La directive cadre européenne dite “directive cadre déchets” de 2008 (2008/98/CE) ;
  • La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) du 17 août 2015 ;
  • La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire du 10 février 2020 ;
  • Le décret du 10 mars 2016, qui concerne la prévention et la gestion des déchets dit “décret 5 flux” ;
  • Et le décret du 16 juillet 2021, relatif au tri des déchets de papier, métal, plastique, verre, textiles, bois, fractions minérales et de plâtre, dit “décret 7 flux”. Ce décret est en fait une extension du décret précédent.

Cette obligation incite les entreprises à prendre leur part dans la gestion et la revalorisation des déchets en France. En 2020, le pays produisait 4,6 tonnes de déchets par habitant (1), un niveau proche de la moyenne européenne.

Ainsi depuis le 1er janvier 2025, tous les producteurs ou détenteurs de déchets professionnels réalisent un tri à la source de ces déchets. Il s’agit des déchets produits par l’activité en elle -même, par le public reçu ou encore par les salariés sur leur eu de travail.

Lorsqu’ils ne sont pas traités sur place, les déchets sont collectés séparément uns des autres par des prestataires habilités :

  • soit des installations de valorisation
  • soit des intermédiaires assurant une activité de collecte, de transport, de négoce en vue de leur valorisation.

Ces prestataires délivrent chaque année, avant le 31 mars, aux producteurs ou détenteurs de déchets leur ayant cédé des déchets de papier, de métal, de plastique, de verre, de textiles, de bois, de fraction minérale et de plâtre l’année précédente une attestation mentionnant :

  • les quantités (tonnes),
  • la nature des déchets concernés
  • leurs destinations de valorisation finale.

Pour les déchets de papier, de métal, plastiques, bois et fraction minérale, ils peuvent être conservés et collectés ensemble tout ou partie en mélange :
• à condition que cela n’affecte pas leur capacité à être préparé en vue d’une réutilisation, d’un recyclage ou d’autres opérations de valorisation ;
• et à condition que leur valorisation présente une efficacité comparable à celle obtenue avec une collecte séparée

Quels sont les déchets concernés ?

Le nombre de flux de déchets à trier séparément a augmenté au fil du temps.

Le décret “5 flux” a rendu obligatoire le tri séparé des déchets non dangereux suivants :

  • Papier / Carton : emballage en carton, papier graphique, etc.
  • Métal : canette, boîte de conserve, armature métallique, rail de placo plâtre, etc.
  • Plastique : emballage plastique, meuble en plastique, revêtement de sol souple, etc.
  • Verre : bouteille, bocal, etc.
  • Bois : chutes de bois, palette, cagette, etc.

À ces 5 premiers flux s’ajoutent des déchets spécifiques aux entreprises du BTP :

  • le plâtre ;
  • les fractions minérales : brique, tuile, pierre, céramique…

Depuis 2016, les entreprises doivent aussi trier séparément :

  • Les biodéchets (déchets alimentaires, déchets de jardin, etc.)
  • Les textiles (coton, laine, fibre synthétique…)
Elise vous accompagne

ELISE vous accompagne dans le respect du décret 8/9 flux

  • Mise à disposition des corbeilles de tri par flux, de bacs de stockage ou de bennes
  • Sensibilisation de vos collaborateurs aux bonnes pratiques
  • Organisation de la collecte séparée des déchets, fréquences de collecte adaptées aux contraintes de stockages
  • Traçabilité des déchets garantie : ELISE pèse chaque déchet à 500 g près, avec reporting de suivi complet (BSD, certificat de destruction, reporting des poids collectés)
  • Recyclage de 100 % des déchets, via les circuits courts et de proximité : bilan carbone et attestation de recyclage transmis chaque année

Quelles entreprises sont concernées par le tri à la source des déchets et le respect du décret 8 / 9 flux ?

Tous les producteurs et détenteurs de déchets tels que les entreprises, les commerces, les artisans, les administrations, les collectivités :

  • qui sont collectés par un prestataire privé
  • ou qui sont collectés par le service public des déchets et qui génèrent plus de 1100 litres par semaine de déchets (tous déchets confondus) seuls ou à plusieurs, sur une même implantation (par exemple, un immeuble tertiaire ou une galerie commerciale).
À noter

Producteur ou détenteur de déchets ?

  • Le producteur de déchets est la personne physique ou morale qui a produit le déchet
  • Le détenteur de déchets est la personne physique ou morale qui est en possession des déchets, même si elle ne les a pas produits. Il s’agit, souvent, d’un intermédiaire de la chaîne de traitement des déchets.

Par exemple, le gestionnaire d’un espace de coworking est détenteur des déchets produits par les professionnels qui y travaillent, il est de sa responsabilité de s’assurer qu’ils soient traités.

Quelles entreprises peuvent être exemptées d’appliquer le décret 8/9 flux 

2 exceptions existent au principe de tri et de collecte séparée des flux des déchets :

  • les professionnels qui ont recours au service public de prévention et de gestion des déchets (SPPGD) et qui produisent moins de 1 100 litres de déchets par semaines pour 1 seul contrat de prestation pouvant concerner plusieurs établissements et tous déchets confondus (y compris les ordures ménagères résiduelles, les biodéchets, etc.).

Ces professionnels ne sont pas pour autant dispensés de trier leurs déchets : dès lors qu’ils recourent au service public, ils doivent trier leurs déchets conformément aux consignes de tri édictées par la collectivité compétente (collecte en porte-à-porte, en point d’apport volontaire ou en déchèterie).

  • les producteurs et détenteurs de déchets de construction et de démolition si, sur l’emprise du chantier, il n’est pas possible d’affecter une surface au moins égale à 40 m2 pour le stockage des déchets ou si le volume total de déchets produits (tous déchets confondus) est inférieur à 10 m3 sur l’ensemble de la durée du chantier. Autrement dit, hors les exceptions prévues par la réglementation, tous les producteurs et détenteurs de déchets sont concernés dès que des déchets sont produits.

Autrement dit, hors les exceptions prévues par la réglementation, tous les producteurs et détenteurs de déchets sont concernés dès que des déchets sont produits.

Quelle articulation avec les autres cadres réglementaires et notamment la REP ?

La Responsabilité Élargie du Producteur est un cadre réglementaire qui organise les filières de recyclage et de valorisation des déchets et qui oblige les fabricants (via l’eco contribution) à contribuer à la prévention ou à la gestion des déchets issus de leurs produits.

Il existe aujourd’hui 20 filières REP organisées autour d’éco-organismes collectant les écocontributions et organisant les filières de valorisation des déchets dont elles ont la charge.

Par exemple, les fabricants de meubles doivent pouvoir organiser la récupération et la revalorisation des déchets d’ameublement. En général, les fabricants se regroupent autour d’un éco-organisme chargé de la collecte et du traitement de ces déchets spécifiques. En ce sens, la REP complète le cadre légal du tri à la source des déchets, en impliquant ceux qui mettent les produits sur le marché et en faisant en sorte que les filières existent pour recycler et valoriser au mieux les déchets triés.

Comment bien respecter le décret 8/9 flux ?

Évaluer la situation de l’entreprise pour connaître les flux de déchets et déployer un plan d’action

  • Dresser un inventaire des catégories de déchets produits et de leur volume ou effectuer un audit de caractérisation des déchets ;
  • Identifier les possibilités de réemploi, les filières de tri, les prestataires, comme ELISE, aptes à collecter les déchets ;
  • Choisir les contenants les plus adaptés à la situation de l’entreprise pour la collecte de flux séparés ;
  • Mettre en place les contenants dans l’entreprise, sensibiliser les collaborateurs au tri à la source ;
  • Assurer la traçabilité des déchets avec l’aide du prestataire de collecte ;
  • Suivre l’évolution de la production de déchets dans l’entreprise pour tenter de la limiter ou de la réduire.

A quel moment faut-il effectuer le tri ?

Le tri des déchets doit être effectué le plus en amont possible, avant le stockage puis l’enlèvement du déchet (ou sa valorisation sur place).
Si le dispositif de tri installé est clair et bien dimensionné : le geste de tri est simple et sans cout. Il est ainsi est inutile de le refaire ensuite et de multiplier les couts pour un résultat souvent moins bon que celui qui résulte d’un premier tri à la source efficace.

L’exemple de l’espace de coworking

Un espace de coworking accueille une vingtaine d’entreprises tertiaires dans des bureaux séparés. Chaque entreprise réalise un tri de ses déchets dans le respect des 7 flux. Une fois par jour, le gestionnaire de l’espace de coworking transporte les déchets de chaque entreprise, sans mélanger les flux entre eux, vers un local de stockage. Ces flux sont ensuite collectés par son prestataire de collecte pour être revalorisés par filière.

Bien réagir en cas de contrôle de l’entreprise

Les pouvoirs publics peuvent contrôler les entreprises pour s’assurer du respect du tri à la source. En cas de contrôle, l’entreprise doit fournir des justificatifs :
contrat de collecte, photos, visite de l’installation, etc.
attestation de valorisation de tri 8/9 flux de l’année précédente. Cette attestation est fournie par les exploitants d’installation de valorisation ou par les intermédiaires (prestataire de collecte, par exemple). Elle est délivrée avant le 31 mars de chaque année et doit être conservée pendant un an. À noter que si le contrat de collecte a moins d’un an, l’attestation ne sera pas exigée par l’administration.

Les autorités compétentes peuvent demander à l’entreprise de faire réaliser un audit par un organisme indépendant. L’entreprise, dans ce cas, dispose d’un délai de deux mois pour mandater un auditeur.

À consulter

Deux ressources pour bien trier

Quelles conséquences en cas de non-respect du décret 8/9 flux par l’entreprise ?

Les sanctions encourues en cas de non-respect des obligations de tri 8/9 flux sont prévues par le code de l’environnement. Elles sont de deux ordres :

  • une sanction administrative : astreinte journalière jusqu’à 1500 euros ou amende jusqu’à 150 000 euros
  • une sanction pénale pouvant aller jusqu’à une peine de deux ans d’emprisonnement et 75 000 euros pour une personne physique, et jusqu’à 375 000 euros pour une personne morale.
Stéphanie Brassart

Article rédigé par Stéphanie Brassart

Depuis 10 ans, Stéphanie Brassart pilote chez ELISE, des initiatives alliant engagement environnemental et responsabilité sociale. Son engagement profond pour la protection de l’environnement et la création d’emplois en faveur de personnes en situation de handicap se traduit par le rayonnement d’ELISE au niveau national.

Références

1

Ministère de la Transition écologique. Statistiques – Développement durable. Consulté le 12 juillet 2024, à l’adresse https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/

2

Décret n° 2021-950 du 16 juillet 2021 relatif au tri des déchets de papier, de métal, de plastique, de verre, de textiles, de bois, de fraction minérales et de plâtre. Journal officiel de la République française, 0165. Consulté le 12 juillet 2024 en ligne à l’adresse https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043799891

Ça pourrait vous intéresser aussi
Trois hommes sur un chantier

Que risque une entreprise si elle ne respecte pas le décret 8/9 flux ?

Le tri à la source des déchets est une obligation réglementaire qui évolue. Mais que risque votre entreprise en cas de non-conformité ? Manque d’information, erreurs fréquentes, sanctions… Ce...

Le défi de la gestion des déchets du bâtiment et des travaux publics : quelles obligations pour les professionnels ?

Réemploi, tri, traçabilité : faites le point sur les principales obligations des professionnels pour la gestion des déchets non dangereux et dangereux des chantiers du BTP.

L’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) : les règles pour les employeurs

Le point sur l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés : que dit la loi, quels bénéficiaires, quelles solutions pour les entreprises.
Laissez un commentaire