Masques chirurgicaux
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Comment sont recyclés et valorisés les masques chirurgicaux ?

Le point sur la valorisation des masques chirurgicaux depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Quelles solutions ? Que faire des masques usagés ?

Mis à jour le 27 mai 2025 - 8 mins de lecture
Pour les plus pressés
  • La pandémie de Covid-19 des années 2020-2021 a vu exploser le nombre de masques en circulation dans le monde, jusqu’à 13,7 milliards de masques ont été utilisés en France sur la période.
  • Les masques chirurgicaux sont fabriqués en polypropylène, une matière plastique recyclable.
  • Difficiles à collecter, difficiles à recycler à cause des risques infectieux mais aussi de l’inadaptation des centres de tri aux masques et du coût faramineux de leur valorisation, les masques sont généralement enfouis ou incinérés.
  • Quelques initiatives locales ont vu le jour pendant la pandémie et constituent des pistes de réflexions intéressantes pour développer des solutions de recyclage des masques et plus généralement des textiles à usage unique utilisés dans la santé et l’industrie.

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Les masques chirurgicaux sont-ils recyclés ?

La situation en France pendant l’épidémie de Covid-19

En 2020, lors de la pandémie de Covid-19, entre 6,8 et 13,7 milliards de masques à usage unique auraient été utilisés en France. Leur production au niveau mondial a été multipliée par 200 d’après l’ONU (1). Depuis la fin de la pandémie, porter un masque en cas de maladie contagieuse ne s’est pas vraiment installé dans les réflexes des Français, et ce malgré des appels réguliers à l’adoption des gestes barrières par les autorités sanitaires : seul 15 % d’entre eux se disaient prêts à le faire en présence de personnes vulnérables à l’automne 2023 (2).

Pour autant, la démocratisation du port du masque en dehors des milieux de santé a mis en lumière d’importantes difficultés dans la collecte et le recyclage de ces déchets qui entrent potentiellement dans la catégorie des Déchets d’activité de soin à risque infectieux (DASRI) :

  • des difficultés de collecte, tristement illustrées par des abandons en pleine nature de masques pendant la pandémie, amplifiées par le risque infectieux ;
  • des installations de tri non-adaptées au traitement de ce type de déchets, du fait de leur légèreté (moins de 4 grammes) et parce que leurs élastiques restent coincés dans les machines ;
  • un coût du tri qui n’incite pas au recyclage ; la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) estime le coût du tri à 19 000 euros la tonne pour des masques en collecte spécifique, dans le respect de la réglementation sur les DASRI. A titre de comparaison, la valorisation des emballages plastiques s’élève à 442 euros la tonne

 

De quels masques parle-t-on ?

Différents types de masques jetables sont disponibles sur le marché, dans le secteur médical : les masques respiratoires FFP et les masques chirurgicaux.

Les masques respiratoires FFP sont les masques couramment utilisés par les personnels de santé. Ils filtrent les particules présentes dans l’air et notamment les virus transmissibles par aérosol comme le coronavirus ou le virus de la grippe. Ces masques répondent à une norme européenne (EN 149 : 2001 + A1 : 2009), qui définit trois catégories de masques, selon leur degré de filtration.

  • les masques FFP1, avec une filtration de 80 % des aérosols d’une taille inférieure à 0,6 µm
  • les masques FFP2, les plus répandus pendant la pandémie (filtration de 92 % des aérosols de 0,6µm)
  • les masques FFP3 (filtration de 98 % des aérosols de 0,6µm)

Il existe également trois catégories de masques chirurgicaux : masque de type I, de type II et de type IIR (ces derniers sont réservés aux blocs opératoires). Ces masques filtrent des aérosols encore plus petits, de 0,3 µm, à 95 % pour le type I et à 98 % pour le type II.

 

Ces masques sont fabriqués à base de polypropylène (PP) non tissé, une matière qu’on peut retrouver aussi dans les couches jetables ou les serviettes hygiéniques, et contiennent une barrette métallique au niveau du nez. Le PP est un plastique très répandu et recyclable en règle générale, plébiscité par de nombreuses industries pour sa résistance, sa flexibilité, son coût réduit en comparaison d’autres matériaux et ses propriétés hydrophobes et isolantes. On en retrouve dans les pare-chocs, les composants d’appareils électroménagers, les emballages alimentaires, mais aussi sous forme de fibres, dans des géotextiles ou des cordages, etc. Comme beaucoup de plastiques, le PP n’est néanmoins pas recyclable à l’infini, la matière finissant par s’user est alors incinérée avec valorisation énergétique.

 

La situation depuis la fin de la pandémie

Vers la fin de la pandémie, la DGPR estimait le gisement de déchets issus des masques chirurgicaux à 40 000 tonnes par an. Ce chiffre a vraisemblablement diminué depuis, il est à mettre en regard des tonnages annuels actuels des DASRI estimés par l’ADEME autour de 9 000 à 13 000 tonnes, tous déchets à risque infectieux confondus (masques inclus, donc). Des chiffres à prendre avec précaution malgré tout : le gisement des DASRI est encore assez difficile à évaluer (3).

À noter

Que faire des masques achetés pendant la pandémie ?

Vous pouvez vider les armoires à pharmacie : les masques de protection jetables ont une durée de vie limitée ! Ils perdent en effet en efficacité avec le temps qui passe. Le bon geste : vérifier la date limite d’utilisation indiquée sur l’emballage et, si elle est dépassée, apporter les masques non utilisés dans un point de collecte dédiée s’il en existe à proximité, ou bien les jeter avec les ordures ménagères. L’emballage en carton, lui, est autorisé à rejoindre le bac jaune des déchets recyclables.

Comment les masques chirurgicaux sont-ils recyclés ?

Le bon geste de tri pour les masques chez les particuliers

Chez les particuliers, les masques chirurgicaux doivent être jetés avec les ordures ménagères et jamais avec les déchets recyclables : les centres de tri ne sont pas équipés pour les traiter et il faut tenir compte du risque infectieux pour les personnels.

Pendant la pandémie, il était recommandé de jeter ses masques, gants et mouchoirs en papier dans un sac à part, de le fermer et d’attendre 24 heures avant de le placer dans le bac des ordures ménagères. Cette procédure permet de créer un sas de décontamination. En cas d’infection transmissible et d’utilisation du masque, ces gestes restent valables.

Dans ce cas de figure, les masques vont ensuite rejoindre la collecte des ordures ménagères et seront soit incinérés, soit enfouis.
La situation en milieu hospitalier
En milieu de santé, les masques sont jetés avec les DASRI qui sont considérés comme des déchets dangereux. Le traitement des DASRI implique de garantir que les agents susceptibles de transmettre des maladies et potentiellement présents dans les déchets soient inactivés ou détruits. Pour cela, la collecte des DASRI se fait dans des contenants séparés et étanches, et leur transport doit être supervisé par une entreprise agréée. Les DASRI sont souvent incinérés à haute température. Certains peuvent être stérilisés ou encore désinfectés chimiquement ou par irradiation avant une valorisation potentielle.

 

Des solutions de recyclage pour les entreprises

Un peu partout en France, des PME, des collectivités et des réseaux d’entreprises comme ELISE, ont développé des systèmes de collecte et de valorisation pour les masques chirurgicaux. Grâce à des points de collectes dédiés spécifiquement aux masques, ils peuvent être récupérés et décontaminés (par une mise en quarantaine d’abord, puis par un traitement ensuite). Les barrettes métalliques et les élastiques sont séparés du reste du masque, puis la matière est broyée et réintègre le circuit de recyclage du PP.

À noter

Le tri des masques et des déchets COVID avec ELISE

Pendant la pandémie, ELISE a développé des collecteurs de déchets Covid et des collecteurs de masques spécifiques, déployés au sein des entreprises. Les corbeilles, placées aux endroits stratégiques comme les hall d’accueil ou les sorties d’ascenseur, ont une ouverture ronde qui limitent les points de contact. Les déchets Covid étaient valorisés énergétiquement, sous forme de chaleur, en revanche les masques collectés étaient recyclés et réintégrés les chaînes de production du plastique.
Pourquoi un collecteur ouvert et non fermé par un couvercle ? Pour deux raisons :

  • l’appel d’air provoqué par l’ouverture et la fermeture du couvercle fait circuler les aérosols, comme les virus, dans la pièce ;
  • ouvrir et fermer le couvercle avec les mains multiplie les risques de contamination.

Des solutions alternatives lancées pendant la pandémie

Le PP restant un matériau plastique, quelques start-up (telles que Mundao à Bordeaux) ont imaginé des masques en matériaux biosourcés et compostables de façon industrielle – une alternative à l’enfouissement ou à la valorisation énergétique.

 

Recyclage ou solutions alternatives, toutes ces initiatives sont essentiellement locales et en circuit court : le tonnage des masques chirurgicaux est insuffisant pour que se développe une filière aussi structurée et à grande échelle que pour d’autres déchets. Elles ont néanmoins le mérite d’avoir interrogés la possibilité de recycler les masques à usages uniques, mais aussi d’autres déchets à usage unique très présents dans les industries du milieu de la santé comme les surchaussures, les charlottes ou les blouses, et de créer une réflexion autour du développement d’alternatives plus durables, comme les masques réutilisables.

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En quoi sont-ils transformés ?

Les masques en PP sont transformés en granulés plastiques et réinjectés dans le circuit de production du PP. Ils peuvent ainsi devenir :

  • des matériaux d’isolation ;
  • des objets comme des visières, des règles, des cintres, des seringues ;
  • des éléments utilisés dans l’industrie automobile (pare-chocs, tableau de bord…) ;
  • des vêtements techniques…
À noter

Transformer des masques pétrosourcés… en routes ?

En Australie, l’institut royal de technologie de Melbourne a imaginé une solution très originale pour recycler les masques : un matériau résistant qu’il est possible d’intégrer dans la fabrication des routes. Une solution plutôt intéressante pour offrir une nouvelle longue vie aux masques en PP.

Comment faire mieux pour les entreprises ?

L’enjeu essentiel pour le recyclage des masques et autres équipements de protection sanitaire reste celui de la collecte. En entreprise, l’installation de collecteurs dédiés aux masques et la recherche d’un partenaire local pour leur traitement et leur recyclage est la meilleure solution pour contribuer à leur valorisation.

Avec ELISE, les déchets COVID intègrent une filière de valorisation énergétique qui récupère et valorise l’énergie produite lors du traitement sous forme de chaleur, d’électricité, de carburant.

Références
1

Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, Assemblée nationale, “Mission d’information flash traitement des masques usagés”, janvier 2021

3

Ministère du travail, de la santé et des solidarités, Élimination des déchets d’activités de soins à risque infectieux, page mise à jour le 02/08/2024

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