Comment sont recyclées et valorisées les lampes et ampoules ?
Le point complet sur la collecte et la valorisation des lampes et ampoules. Sont-elles vraiment recyclées ? Comment ?
Mis à jour le 27 mai 2025 - 7 mins de lecture
Pour les plus pressés
Les ampoules et les lampes fluocompactes et à LED sont recyclables et recyclées à plus de 80 %.
Aujourd’hui, seule la technologie LED est autorisée à la vente, mais il faut toujours traiter la fin de vie des ampoules basse consommation, des néons, des halogènes, et des ampoules à incandescence.
La présence de substances dangereuses comme le mercure implique de prendre des mesures de traitement spécifique : seules deux usines en France recyclent les ampoules.
Dans les bureaux, l’éclairage peut représenter jusqu’à 18 % de la consommation d’électricité du bâtiment.
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Un geste simple et accessible à toutes les entreprises pour préserver les ressources naturelles, et l’environnement des collaborateurs.
En France, chaque foyer compte environ 20 points d’éclairage (1), quand les bâtiments de bureaux utiliseraient près de 100 millions de sources lumineuses (2). Selon leur date d’achat, ces lampes peuvent utiliser l’une ou l’autre des différentes technologies qui existent pour fabriquer des ampoules :
les ampoules à filament ou “lampe à incandescence”, interdite à la vente en France depuis le 31 décembre 2012 ;
les ampoules halogènes, également interdites depuis 2018 ;
les tubes fluo, appelés aussi les “néons”, interdits à la vente en Europe depuis le 25 août 2023 ;
les ampoules basses consommation, qu’on appelle aussi les ampoules fluocompactes ou ampoule à économie d’énergie, également interdite à la vente depuis le 25 février 2023 ;
les lampes à LED, seules lampes autorisées à la vente et qui vont progressivement remplacer les autres technologies.
Les lampes relèvent de la filière à responsabilité élargie du producteur (REP) des Déchets électriques et électroniques (DEEE). L’éco-organisme Ecosystem est chargé de la collecte et de la valorisation des ampoules. Selon son rapport annuel 2023 :
le taux de collecte des lampes s’élève à 88,9 %, soit au-dessus de l’objectif de 85 % ;
ce taux de collecte 2023 est en hausse de 15 % par rapport à 2022 (5 321 tonnes, soit un peu plus de 54 millions d’ampoules) ;
les lampes collectées sont recyclées à 85,4 % et valorisées à 94,1 % (3).
À noter
Éclairage, quelle situation dans les locaux professionnels ?
Les bâtiments de bureau utiliseraient 100 millions de sources lumineuses en France : cela représente 7 milliards de kilowattheures, soit 18 % de la consommation d’électricité totale de ces bâtiments. Dans les bureaux, en moyenne, 80 % des sources lumineuses sont collectées pour être recyclées selon une enquête de l’ADEME (4).
La situation des lampes à incandescence et des lampes halogènes
Grosses consommatrices d’énergie, les traditionnelles lampes à incandescence ne sont plus fabriquées : seuls les stocks existants peuvent encore être écoulés. Il en va de même pour les ampoules halogènes qui les ont remplacées sur le marché.
Parce que le gain environnemental serait trop faible par rapport au coût (financier et environnemental) du recyclage, les ampoules à filament et les ampoules halogènes ne sont pas recyclées. Elles ne contiennent pas de produits dangereux, elles peuvent donc être jetées avec les ordures ménagères : il faut pour cela s’assurer d’avoir bien affaire à une ampoule à filament ou à une ampoule halogène. Pour le vérifier, l’ampoule ne doit pas présenter le pictogramme d’une poubelle barrée, présent sur les ampoules recyclables.
La situation des lampes fluocompactes et des tubes néons
Les lampes fluocompactes, qu’on appelle aussi les lampes à économie d’énergie ou les lampes basses consommations utilisent la même technologie que les tubes fluorescents (les tubes “néons”). Moins consommatrices d’énergie que les lampes à incandescence pour une durée de vie plus longue, elles se composent de :
verre ;
métaux ;
poudres fluorescentes ;
0,005 % de mercure.
Si elles ne sont plus autorisées depuis 2023, elles composent encore la grande majorité du gisement des lampes mises au rebut. Selon Ecosystem, en effet, 96 % des lampes recyclables collectées en 2022 sont des ampoules fluocompactes. Elles se recyclent à plus de 86 % de leur poids : le mercure et les poudres fluorescentes entrent dans la catégorie des substances dangereuses et nécessitent donc un traitement particulier. Elles doivent donc être apportées en point de collecte dédié.
La situation des ampoules LED
Technologie plus récente, à la durée de vie plus longue (en moyenne, 12 ans selon Ecosystem), les ampoules LED ne représentent encore que 4 % des lampes recyclables collectées. Les ampoules LED ont progressivement remplacé les autres technologies disponibles sur le marché pour deux raisons principales : elles consomment peu d’énergie et ne contiennent pas de mercure.
Elles se composent de diodes électroluminescentes, d’où leur nom. Les diodes sont des composants électroniques, dont la fabrication repose sur des couches de matériaux semi-conducteurs comme l’indium, le gallium… On trouve aussi du métal, du verre, du plastique dans leur composition.
Les ampoules à LED sont recyclables, à 86 % de leur poids. La récupération des métaux rares qui les composent peut encore être améliorée.
À noter
Quid des luminaires usagés sans ampoule ?
Dans le langage courant, il arrive de dire “lampe” pour désigner en fait son support : le luminaire ! Qu’en faire lorsqu’il arrive en fin de vie ? S’il est encore en bon état, le mieux est de le revendre ou de favoriser son réemploi dans une ressourcerie ou via un don, comme pour les éléments d’ameublement. S’il est trop abîmé pour être réparé, il peut être repris par votre magasin ou bien amené en déchetterie pour être recyclé.
Comment les lampes et ampoules sont-elles recyclées ?
Pour être recyclées, les lampes et ampoules fluocompactes ou LED doivent d’abord être collectées convenablement. Pour les particuliers, il existe environ 11 000 points de collecte en France, en grande surface, en magasin d’ameublement ou de bricolage, ou encore en déchetterie. En entreprise, des prestataires de collecte comme ELISE installent des bacs de collecte dédiés aux ampoules et aux lampes, qui sont conçus pour que les ampoules ne se brisent pas lorsqu’elles y sont déposées.
Après la phase de collecte, les ampoules et lampes sont acheminées vers des usines de recyclage spécialisées : il en existe deux en France, une en Belgique et une en Italie. Les ampoules passent dans un dispositif étanche qui sépare les matières entre le verre, le métal, le plastique. Chaque flux matière (verre, plastique, métal) rejoint sa filière de traitement pour être recyclé.
En parallèle, grâce à un système de filtration, le mercure et les poudres fluorescentes des ampoules fluocompactes sont récupérés pour être traités séparément. Le mercure est piégé dans des filtres à charbon actif, lesquels sont ensuite stabilisés pour éviter toute fuite de mercure dans l’atmosphère, l’eau ou le sol. Ces filtres stabilisés sont ensuite stockés en Installation de stockage des déchets dangereux (ISDD).
Côté ampoule à LED, le recyclage ne permet pas encore de bien séparer les métaux rares qu’elles contiennent : l’un des objectifs des professionnels du recyclage est de réussir à récupérer ces matières qui sont précieuses et entrent dans la fabrication des composants électroniques.
Les anciennes ampoules à incandescence et les lampes halogènes, quant à elles, seront prises dans le flux de recyclage si elles sont jetées avec les autres ampoules, mais sans traitement dédié.
À noter
Quelques repères chiffrés
Recycler une tonne de verre économise 700 kg de sable et évite le rejet de 500 kg de carbone dans l’atmosphère.
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Chaque matière qui compose l’ampoule fait l’objet d’une valorisation dédiée :
le métal rejoint les fonderies et se retrouve dans d’autres objets métalliques (pièces automobile, cadre de vélos, etc.) ;
le verre est broyé ; la matière obtenue se nomme le “calcin”. Elle peut être utilisée pour fabriquer de nouveaux tubes d’éclairage ;
le plastique a généralement subi un traitement pour retarder les départs de flamme, il est donc plus difficile à recycler, il est souvent envoyé en valorisation énergétique.
Consommation et déchets : comment faire mieux pour les entreprises ?
Dans son guide de la rénovation de l’éclairage des bâtiments tertiaires, l’ADEME fournit plusieurs pistes de travail pour aider les entreprises à réduire l’empreinte environnementale des lampes et ampoules, tout en respectant la réglementation sur la santé au travail – un bon ou un mauvais éclairage influençant en effet fortement la qualité des conditions de travail dans les bureaux :
dresser un état des lieux pour évaluer le potentiel d’économie d’énergie dans le bâtiment ;
remplacer les tubes fluorescents et les lampes halogènes par des luminaires LED avec capteurs intégrés communiquant sans fil ;
intégrer des systèmes de gestion automatique (détecteurs de présence pour éclairer les espaces occupés uniquement, capteur de lumière pour ajuster l’éclairage en fonction de la lumière du jour, etc.) ;
privilégier la lumière naturelle ;
choisir des éclairages de qualité, dans le respect des normes en vigueur ;
collecter les lampes et ampoules en fin de vie en s’appuyant sur une entreprise de collecte de déchets ou sur l’éco-organisme Ecosystem.
Références
1
Ecosystem, “Comment les ampoules sont-elles recyclées ?” https://ampoules-mercure.ecosystem.eco/
2
ADEME, “Rénover l’éclairage des bâtiments tertiaires”, juillet 2020
3
Ecosystem, rapport annuel 2023, accessible en ligne : https://decouvrir.ecosystem.eco/actualites/rapport-annuel-2023-1
4
ADEME, op. cit.
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