Comment est recyclé et valorisé le mobilier de bureau ?
Découvrez comment le mobilier de bureau est recyclé et valorisé. Chiffres clés, processus de recyclage et conseils pour les entreprises sur la gestion durable du mobilier professionnel.
Mis à jour le 27 mai 2025 - 7 mins de lecture
Pour les plus pressés
La valorisation et le recyclage du mobilier de bureau représentent une infime partie de la totalité des déchets d’ameublement existant.
Pourtant, le mobilier de bureau fait partie des objets pour lesquels le réemploi et la réutilisation constituent une voie de valorisation pertinente, avec un marché en développement dans la lignée de la loi AGEC, qui impose un taux de 20 % de meubles issus du réemploi dans les achats du secteur public.
Les déchets d’ameublement dépendent d’une filière à responsabilité élargie du producteur (REP), dont les objectifs ont été revus en 2024, en particulier en matière de réemploi.
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Un geste simple et accessible à toutes les entreprises pour préserver les ressources naturelles, et l’environnement des collaborateurs.
Cadre réglementaire : le mobilier de bureau, une sous-catégorie de la filière REP des éléments d’ameublement
Le mobilier de bureau relève des éléments d’ameublement, qui sont soumis à la filière à responsabilité élargie du producteur (REP) créée en France par la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 (Grenelle II) et le décret n° 2012-22 du 6 janvier 2012. Le tri et le recyclage de ces déchets est obligatoire pour les entreprises de plus de 20 salariés.
En 2024, trois éco-organismes sont agréés par l’Etat pour assurer leur collecte et leur traitement : Valdelia (qui collecte notamment les DEA des professionnels), Ecomaison et Valobat. Ces éco-organismes peuvent reprendre gratuitement le mobilier de bureau, en s’appuyant sur des partenaires de collecte, dont ELISE. Les éléments d’ameublement concernés sont :
tous les mobiliers de bureau : tables, chaises, fauteuils, armoires, meubles d’appoint, etc. ;
les mobiliers d’agencements de magasin (rayonnage, comptoir, etc.) ;
les mobiliers des établissements de santé et de soins, de l’hôtellerie, y compris les matelas ;
tous les mobiliers plus “classiques”, meuble de cuisine, tables de salle à manger, canapés, etc.
Le mobilier de bureau : une part infime dans les tonnages de déchets d’ameublement
L’éco-organisme Valdelia a pris en charge 68 708 tonnes de déchets d’éléments d’ameublement (DEA) chez les professionnels en 2022 (1). Ce gisement constitue une fraction très restreinte de l’ensemble des 1,2 million de tonnes de DEA collectés en France en 2022, soit un taux de collecte séparée de 39,2 %, sur un marché total de 3 millions de tonnes d’éléments d’ameublement. Tous éléments d’ameublement confondus, le taux de recyclage s’élève, lui, à 52 % (2).
Un fort enjeu de réemploi
Le cahier des charges de la filière REP DEA paru en 2024 fixe des objectifs de taux de collectes et de valorisation communs aux DEA issus des ménages et aux DEA issus de détenteurs professionnels. Le réemploi et la réutilisation des meubles font partie des voies de valorisation à privilégier, avec des objectifs fixés à 70 000 tonnes de réutilisation en 2025. En 2022, tous types de mobiliers confondus, 79 365 tonnes d’éléments d’ameublement sont entrés en structure de réemploi-réutilisation dont 40 069 tonnes ont effectivement trouvé une nouvelle vie. Ce chiffre représente à peine 1,32 % des tonnages mis sur le marché, dont une part infime provient du mobilier de bureau. Selon Valdelia,en 2022, seul 4,6 % du mobilier repris par l’éco-organisme auprès des professionnels est réemployé ou réutilisé (3).
Comment le mobilier de bureau est-il recyclé ?
L’organisation de la collecte
Première étape indispensable du recyclage, la collecte du mobilier de bureau doit passer par des entreprises de collecte de déchets partenaires d’un éco-organisme agréé (comme ELISE). Pour les plus petits volumes (moins de 20 m3), l’entreprise peut apporter elle-même son mobilier usagé en déchetteries ou en points d’apports volontaires. L’efficacité de la collecte dépend des moyens déployés par l’entreprise : il est essentiel qu’elle fasse appel au bon prestataire ou qu’elle organise l’apport des mobiliers en point de collecte approprié.
Chez ELISE, nous mettons à disposition de nos clients des bennes de collecte des déchets d’ameublement et nous assurons le chargement et l’évacuation des déchets vers le centre de tri le plus proche.
Que deviennent les déchets en centre de tri ?
Le recyclage du mobilier de bureau présente des défis spécifiques liés à sa nature composite. La plupart des meubles de bureau sont constitués de multiples matériaux – bois, métal, plastique, tissu – souvent assemblés de manière complexe, ce qui complique le processus de démantèlement et de tri. Certains composants, comme les mécanismes des fauteuils de bureau ou les systèmes électriques de bureau à hauteur réglable, nécessitent un traitement particulier. La présence potentielle de substances dangereuses dans les revêtements ou les colles utilisées ajoute une couche de complexité au processus. Selon l’ADEME, en 2022 (4) :
61 % des DEA sont majoritairement composés de bois ;
15 % de métal ;
10,4 % de rembourrés ;
3,4 % de plastique ;
3 % de matelas.
On trouve aussi des textiles, du verre, de l’osier, des matériaux inertes, etc. dans une moindre proportion.
Chaque matériau est traité selon sa filière de recyclage. Les taux de recyclage varient d’un matériau à l’autre. Pour 2022, sur la totalité de la filière DEA, l’ADEME estime que :
71 % du bois issu des DEA est recyclé ;
100 % du métal ;
4 % des rembourrages (94 % part en valorisation énergétique) ;
91 % du plastique.
Au global, le taux de recyclage des meubles (52 %) a progressé depuis la mise en place de la filière REP. Tous éléments d’ameublement confondus, l’éco-organisme Ecomaison rappelle qu’en 2012, 55 % des meubles partaient à l’enfouissement, contre 3 % en 2022 (5).
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Le devenir du mobilier recyclé varie selon les matériaux :
le métal repart dans l’industrie pour fabriquer de nouvelles pièces en métal ;
le bois peut devenir des panneaux de particules agglomérés, qui serviront à fabriquer de nouveaux meubles ;
les matelas sont démantelés en totalité, certaines parties peuvent être récupérés pour la fabrication de panneaux thermiques ou acoustiques utilisés dans le secteur du bâtiment ;
les plastiques, selon leur nature, peuvent être broyés, refondus et transformés en de nouvelles billes de plastiques qui entrent dans la composition de nouveaux objets (des tuyaux par exemple).
Mobilier de bureau : comment faire mieux pour les entreprises ?
Favoriser le réemploi et la réutilisation
Le mobilier se prête bien au réemploi, à la réutilisation, voire à l’upcycling et les structures qui se consacrent à cette voie de valorisation existent et se développent :
Les structures de l’économie sociale et solidaire comme Emmaüs, le réseau Envie, les ressourceries, des associations locales reprennent sous conditions le mobilier de bureau, tout en favorisant l’insertion sociale et l’économie circulaire à un échelon de proximité. Pour faire reprendre son mobilier par l’une de ces structures, il convient d’entrer en contact avec leurs antennes locales ;
Les entreprises spécialisées dans la vente de mobilier de bureau organisent pour certaines le réemploi de leurs meubles ;
Certaines start-up ou PME se développent sur le créneau de la seconde main et de l’upcycling du mobilier de bureau.
À noter
La croissance du marché du mobilier de bureau de seconde main
Le secteur de l’ameublement de seconde main est en croissance en France. Ce nouveau marché est porté par l’obligation réglementaire d’inclure 20 % de biens issus du réemploi ou de la réutilisation dans les achats de meubles qui s’impose aux collectivités et établissements publics depuis la loi AGEC (décret n° 2021-254 du 9 mars 2021). Réparation, adaptation du mobilier à la demande des entreprises, organisation de la récupération des meubles à plus grande échelle pour répondre au volume demandée par les entreprises, les solutions proposées par les acteurs de la seconde vie démontrent que tout un champ des possibles est encore à étudier pour faire du réemploi une voie privilégiée pour le mobilier de bureau usagé
Développer une approche responsable du mobilier de bureau
Etudier la possibilité de sortir du modèle “acheter, jeter, recommencer” est une option intéressante sur le plan environnemental et économique pour les entreprises à l’heure de la démocratisation du télétravail et de la réinvention des espaces de bureaux :
louer ses meubles plutôt que de les acheter ;
privilégier les achats de seconde main ;
vérifier la possibilité de réemployer en interne les meubles lors d’un déménagement ou d’un réaménagement des espaces ;
Quatorzième producteur mondial et quatrième producteur européen de papiers et cartons, la France est un acteur en déclin depuis plusieurs décennies, de façon plus précoce et plus marquée que ses pa...