Quels impacts pour les erreurs de tri ?

Les erreurs de tri gaspillent nos ressources naturelles

Environ 30 % des déchets ménagers sont incinérés en France, alors qu’une partie non négligeable d’entre eux sont recyclables, comme les boîtes de conserve en métal et certains déchets en plastique par exemple. Ces erreurs ont une conséquence directe sur les matières premières qui doivent être utilisées pour remplacer les ressources perdues. Or, certaines de ces ressources utilisées dans la fabrication de produits du quotidien, comme les métaux et les combustibles fossiles, sont limitées et pourraient s’épuiser à terme.

9,3 millions de tonnes d’emballages recyclables finiraient ainsi chaque année dans les décharges ou incinérés d’après une étude publiée par DS Smith, avec un coût potentiel pour l’économie de plus de 1,6 milliards d’euros chaque année.

Elles augmentent les coûts de traitement des déchets par les collectivités

En réalité, ce sont les contribuables eux-mêmes qui supportent le coût des erreurs de tri. Elles génèrent entre 7 et 10 % de dépenses supplémentaires pour les collectivités, liées à 4 faits bien distincts :

• le surtri (manuel ou automatique) nécessaire en centre de traitement ;
• l’augmentation des volumes d’enfouissement ou d’incinération, et donc des taxes plus élevées (comme la TGAP) qui pèsent sur les budgets des collectivités ;
• une baisse de la valorisation des déchets (moins de déchets à revendre aux filières de recyclage par les collectivités) ;
• les campagnes d’information et de sensibilisation à mener auprès des habitants pour améliorer le tri.

Par ailleurs, de nombreux vêtements sont régulièrement jetés dans la poubelle de tri (jaune). Et cette erreur de tri fréquente n’est pas sans conséquence ! Une fois au centre de tri, les vêtements risquent de s’enrouler autour des machines, de les bloquer et d’occasionner des pannes nécessitant parfois le remplacement des équipements. Retenez que les vêtements doivent être déposés dans les bornes de collecte dédiées au textile ou donnés

Elles peuvent poser des problèmes de sécurité

Les erreurs de tri peuvent aussi poser des risques pour la sécurité, en particulier lorsque des déchets dangereux, comme les batteries, sont mal triés. Environ 40 % des piles et autres déchets électroniques seraient jetés dans des bacs non adaptés, augmentant les risques d’incidents dans les centres de tri​. En 2023, une batterie au lithium non vidée et jetée avec les déchets non recyclables avait causé un important incendie dans le centre de tri dernière génération de Chêne-en-Semine en Haute-Savoie. Ces accidents sont de plus en plus fréquents.

D’autres déchets représentent également un danger pour les opérateurs du centre de tri : les seringues (à rapport en pharmacie), les pots et bouteilles en verre (à déposer dans les bornes de collecte du verre), des animaux morts ou carcasses, des produits chimiques (à déposer en déchetterie pour un traitement sécurisé).

Les erreurs les plus fréquentes en France

Voici les déchets qui posaient le plus de problème selon l’Observatoire réalisé par Citéo en 2018 :

• les tubes de dentifrices ;
• les barquettes alimentaire en plastique ;
• les pots de yaourt ;
• les blisters ;
• les flacons de produits ménagers ;
• les flacons de gel douche ou shampoing ;
• les piles et batteries ;
• les boîtes de conserve.

Lorsque les Français ne savent pas avec certitude si un emballage est recyclable ou non, plus d’un sur deux (54 %) préfèrent « être prudents » et, dans le doute, jeter l’emballage dans les ordures ménagères.

Une étude plus récente a rapporté que la génération Z multipliait davantage les erreurs et les négligences : en France, seuls 40 % des 18/24 ans recycleraient la quasi-totalité de leurs papiers et cartons contre 72 % pour les plus de 65 ans.