Quelles règles pour l’élimination des DIB non recyclables ?
Découvrez les obligations pour l’élimination des Déchets Industriels Banals (DIB) non recyclables dans le respect du décret 2021-1199, et les documents nécessaires pour être en conformité.
Mis à jour le 21 mai 2025Stéphanie Brassart - Responsable marketing et communication ELISE5 mins de lecture
Pour les plus pressés
Les DIB et DAE non recyclables correspondent aux flux de déchets impossibles à valoriser produits par l’entreprise
Ces déchets sont éliminés soit par enfouissement, soit par incinération (avec ou sans récupération d’énergie).
Depuis le décret 2021-1199, les entreprises doivent prouver qu’elles ont mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour valoriser leurs déchets avant de pouvoir éliminer la fraction non valorisable en décharge.
Pour cela, l’entreprise doit produire deux documents chaque année : une attestation de tri et un rapport de caractérisation des déchets.
Qu’est-ce qu’un DIB et qu’est-ce qu’un DIB non recyclable ?
DIB est un acronyme qui signifie Déchet industriel banal. Ce terme désigne les déchets ni dangereux, ni inertes, produits par les entreprises dans le cadre de leurs activités.
La réglementation emploie désormais plus volontiers le terme de DAE : déchets des activités économiques, plus représentatif de la diversité des activités productrices de déchets en dehors des ménages.
Les DIB ou DAE non recyclables correspondent aux déchets des entreprises impossibles à trier à la source. C’est la poubelle du “tout-venant” du quotidien, dans laquelle les salariés jettent tout ce qui ne se trie pas :
des emballages plastiques alimentaires ;
des cartons de pizzas souillés ;
des mouchoirs ;
un stylo bille cassé ;
etc.
Les DIB et DAE non recyclables ne peuvent pas être valorisés, pour plusieurs raisons :
ils n’entrent pas dans l’un des flux de tri à la source ;
ils se retrouvent trop en mélange ;
les fractions recyclables mélangées entre elles sont trop petites pour être récupérées.
Comment sont éliminés les DIB non recyclables ?
Les DIB non recyclables sont en général éliminés de deux façons différentes :
Ils peuvent être incinérés et sont dans ce cas valorisés sous forme énergétique. Pour faire simple, la chaleur produite par l’incinération des déchets est récupérée pour produire de l’électricité ou alimenter des réseaux de chaleur urbain ;
Ils peuvent être stockés dans des Installations de stockage des déchets non dangereux (ISDND) : ils sont alors enfouis, dans des conditions strictes et surveillées. Les ISDND dépendent en effet de la réglementation sur les Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), leur fonctionnement est très encadré.
À noter
Quelques points de repères chiffrés
Selon le dernier bilan national sur la production des déchets (2020), tous déchets confondus, 64,4 % des déchets produits en France étaient valorisés, 26,3 % étaient mis en décharge et 7,7 % incinérés avec récupération d’énergie. La tendance globale reste stable par rapport aux chiffres de 2018, à l’exception d’une légère augmentation de l’incinération avec récupération d’énergie (1).
Quelles sont les obligations des entreprises pour l’élimination des DIB/DAE non recyclables ?
Le décret 2021-1199 de la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) impose aux entreprises et aux collectivités de nouvelles obligations concernant l’élimination des déchets non recyclables.
Ce décret interdit la mise en décharge des déchets non dangereux valorisables : il est interdit d’incinérer, d’enfouir ou de stocker des déchets qui peuvent encore être valorisés.
L’objectif de ce nouveau décret est de répondre au cadre imposé par la politique nationale de prévention et de gestion des déchets (article L541-1 du Code de l’environnement), à savoir :
« réduire de 30 % les quantités de déchets non dangereux non inertes admis en installation de stockage en 2020 par rapport à 2010 ;
et de 50 % en 2025 ».
La loi impose progressivement une réduction des déchets apportés dans les ISDND, pour que les flux soient dirigés le plus possible vers les filières de recyclage, grâce au tri à la source.
Les obligations des entreprises : deux documents réglementaires à établir
Depuis le 1er juillet 2022, les entreprises productrices de déchets qui ne sont pas prises en charge par le service public local des déchets doivent établir deux documents chaque année. Il s’agit de :
Ces deux documents prouvent que l’entreprise productrice de déchets a rempli ses obligations de tri à la source et qu’elle n’a pas d’autres solutions pour le traitement des déchets non valorisables qu’elles souhaitent déposer en ISDND. L’attestation sur l’honneur est remplie par le représentant légal de la société. Elle contient la liste des obligations de tri à laquelle l’entreprise est soumise et elle justifie de tous les moyens employés pour y répondre.
Le rapport de caractérisation des déchets est un document obligatoire pour tout dépôt de déchet en ISDND. Ce document recense le contenu précis des déchets que le producteur de déchets souhaite déposer en ISDND : il sert à prouver que les déchets sont non valorisables.
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Le décret 2021-1199 définit des volumes-seuils de présence tolérée de déchets valorisables dans les dépôts soumis en ISDND : si ces volumes ne sont pas respectés, l’exploitant de la décharge peut refuser les déchets. A noter que le décret prévoit une évolution de ces volumes dans le temps, jusqu’en 2028.
Ces documents doivent être transmis une fois par an :
directement aux exploitants des ISDND ;
au prestataire de collecte des déchets non recyclables.
À retenir
Toutes les entreprises sont tenues de trier leurs déchets à la source dans le respect du décret 7/9 flux. Elles doivent aussi tout mettre en œuvre pour réduire la production de déchets et favoriser le réemploi et la réutilisation dès que possible.
Article rédigé par Stéphanie Brassart
Depuis 10 ans, Stéphanie Brassart pilote chez ELISE, des initiatives alliant engagement environnemental et responsabilité sociale. Son engagement profond pour la protection de l’environnement et la création d’emplois en faveur de personnes en situation de handicap se traduit par le rayonnement d’ELISE au niveau national.
Ministère de la transition écologique, “Datalab, Bilan 2020 de la production de déchets en France”, novembre 2022. Accessible en ligne et consulté le 23/07/24 : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2022-11/datalab_essentiel_293_dechets2020_novembre2022.pdf
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